Visite d'une exploitation forestière
Un long silence coupable de notre départ que nous vous demandons d'excuser... Cela valait le coup d'attendre puisque nous avons vraiment une expérience intéressante à partager. Au programme du jour, ou du WE en fait : le bois. Nous sommes partis vendredi après-midi avec une famille d'amis à l'Est du Cameroun pour visiter une exploitation forestière.
Après 4 heures de route jusqu'à Among Mbang et 1h de piste vers le Sud, nous avons rejoint le campement de Mindourou où nous avons été reçu par le directeur de l'exploitation (un expat français). Sur la route, des nids de poules, des grumiers, des incendies agricoles sur le bord de route, de la poussière et et de la chaleur. Mais cela valait le coup. Nous avons enfin atteint notre cible et le camp de base. Il regroupe les 6 expats, directeur et adjoints et les 3 ou 4 stagiaires ou VIE. Ils vivent là pendant que leurs familles restent à Yaoundé... Au menu de leurs semaines : 14h de travail par jour, et peu de place pour les familles.
Quand on quitte la route, on croise quelques villages, disséminés de part et d'autre de la route. Pas de bitume, pas de courant. Quelques panneaux sur les rares écoles où le nom de "Pallisco" apparait, comme sponsor principal. En arrivant à Mindourou, petit miracle, du courant, une banque, un bar. Et l'usine de 600 employés. A part la scierie, rien d'autre... Le courant vient des groupes électrogènes de l'usine, les écoles et les pistes en terre sont construites par l'usine, tous les emplois sont fournis par l'usine... tenue par les "blancs". Un belge, un italien, 4 français. Sans eux, malheureusement comme dans beaucoup d'autres endroits, l'usine ne fonctionnerait pas. Pas de courant, pas d'écoles, pas d'emplois... Encore un bel exemple de cette "colonisation crime contre l'humanité".
En tout cas, nous avons été logés dans de très belles maisons en bois d'arbres, solides, belles, spacieuses. Restaurés à une grande tablée avec les expats et stagiaires...
Au petit matin, nous avons visité la scierie, ligne de coupe et de découpe (planchers, planches, portes, ...), les parkings à grumes et lieu de chargement des grumiers (12.000 grumes exportées par an, à 30 ou 40 t par grume), les citernes (200.000 l de carburant par mois), les groupes électrogènes (2 Mégawatts), les parcelles de bois (440.000 ha)... Et à 30km plus loin dans la forêt, nous avons assisté à un abattage d'un "petit arbre" pour eux, un gros pour nous. En 20mn, l'arbre était par terre. Le tronconneur maitrise magnifiquement sa technique et le système est rodé. Nous avons vu l'arbre pleurer toute sa sève, craquer et faire trembler le sol. Nous avons aussi admiré le travail des "nettoyeurs", des caterpillar, bulldozers et autres fourchettes.
Ainsi s'est passé le WE, entre visites, barbecues, rugbys et autres moments de quasi-vacances. Nos enfants ont adoré... Un bon WE malgré la fatigue. La piscine a été savourée à l'arrivée à Yaoundé.
Bises à tous